Résalis : Des pesticides dans nos assiettes, les élus «apolitiques» se dévoilent
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Démarche initiée par l’ancienne équipe du conseil général en 2011, Résalis avait pour but de valoriser les produits sains et locaux, de maintenir des emplois, et de participer à la cohérence territoriale. Ce dispositif a d’ailleurs été primé par la « Fondation pour la Nature et l’Homme » créée par Nicolas Hulot pour son soutien aux exploitations respectueuses de l’environnement et des ressources naturelles (filières exemptes d’OGM et de produits chimiques de synthèse), aux cultures agrobiologiques et aux races et espèces locales, aux économies d’énergie générées par la limitation des déplacements des denrées ainsi que par l’utilisation de pratiques et d’outils innovants faiblement énergivores.

En présentant des « assouplissements » à Résalis, la candidate « apolitique » Rose-Marie Niéto, maintenant vice-présidente du conseil départemental en charge des affaires scolaires, se dévoile. Les « assouplissements » annoncés sont aux antipodes de l’idée première de ce dispositif. Faire rentrer plus d’agriculture conventionnelle dans ce système c’est vider Résalis de sa substance. En effet, cette agriculture reste industrielle où le rendement prime sur la qualité du produit et le respect de l’environnement. Comment peut-on espérer que nos agriculteurs biologiques locaux, dont la plupart sont en installation récente ou comptent sur l’organisation de cette filière pour s’installer, soient compétitifs face à des exploitations agricoles classiques ? Quelle place restera-t-il aux circuits courts et au développement de l’économie locale ? Quel message envoie-t-on aux parents d’élèves et aux générations futures en réintégrant les pesticides dans les assiettes de nos collégiens ?
Dans les Deux-Sèvres un quart de la population agricole a disparu en dix ans. Le soutien au développement de petites surfaces en agriculture biologique et maraichine est un tournant indispensable sur notre territoire pour renverser la tendance. Selon la loi du 3 aout 2009, les départements ont pour objectif d’atteindre les 20% d’agriculture biologique d’ici 2020. En Deux-Sèvres, avec 2.3% en 2013, nous en sommes très loin ! L’objectif de Résalis était de rattraper ce retard en proposant un nouveau modèle économique plus rémunérateur pour les producteurs, ainsi qu’une optimisation du territoire pour le développement de cultures agro-écologiques créatrices d’emplois.

Cette décision du Conseil Départemental est déplorable et montre à quel point il est difficile de se libérer des longues décennies d’agriculture industrielle sans une volonté politique forte. Lorsqu’ il faudrait travailler sur les préemptions et achats de terres, assurer des outils et des moyens pour l’installation de jeunes en agriculture durable et vertueuse, mettre en place une formation diplômante en maraîchage, et puiser dans des techniques agricoles qui ont fait leur preuve comme la permaculture, nos élus départementaux se replient sur une agriculture qui ne répond plus aux enjeux de demain. Pour EELV79 c’est un beau gâchis.

Monique JOHNSON – Porte-Parole EELV79

Bernard JOURDAIN – co-sectrétaire EELV79