Gestion des déchets à la CAN : de l’audace !
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Les articles de presse du 9 janvier 2018 nous apprennent que le SMITED s’est refait une santé. Un beau rétablissement si l’on se réfère au rapport de 2012 de la Cour des Comptes qui soulignait une usine peu performante et un coût de traitement trop élevé. Nous nous félicitons des ambitions affichées : atteindre un taux d’évitement à l’enfouissement de 75% et améliorer des conditions de travail. Ce point est très important car les risques chimiques, biologiques et autres sont très présents dans ce type d’installation.

Néanmoins, nous souhaitons que le contrat passé entre le SMITED et la CAN suite à la fusion CAN-Plaine de Courance, qui prend fin dans deux ans, ne soit pas reconduit. Les raisons sont financières mais surtout environnementales.

L’argument Financier

Actuellement, la CAN fait traiter par an environ 4000 tonnes d’OMR (Ordures Ménagères Résiduelles) par l’usine de Champdeniers. Le SMITED nous facture 106 euros/tonne, prix « d’amis ». Le stockage de ces déchets en ISDND (Installation de stockage de déchets non dangereux) nous coûterait moins de 70 euros/tonne (délibération CAN de Novembre 2016). Ceci représente un surcoût de 34%, soit 144.000 euros/an !

Cet argent aurait pu servir à mener des actions de prévention pour limiter la production de déchets. Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas.

Et quel sera le coût dans 2 ans ? Le tarif du SMITED pour le traitement TMB pour 2018 est de 114,50 euros HT (Articles presse du 9/01/2018), donc un surcoût supplémentaire de 8%, soit 34.000 euros/an.

 

Les considérations environnementales

Les enjeux de la gestion des déchets sont immenses, tant sur le plan écologique, sanitaire, qu’économique. En effet, ce que nous jetons représente un gaspillage de matières premières et d’énergie énorme. Dans le cadre de la loi sur la Transition Énergétique et la Croissance Verte (TECV), adoptée en 2015, la priorité est donnée « à la prévention et à la réduction de la production des déchets, en réduisant de 10% les quantités de déchets ménagers et assimilés produits par les habitants en 2020 par rapport à 2010. » Pour y parvenir, les collectivités territoriales devront s’orienter vers la généralisation d’une tarification incitative en matière de déchets. Dans cette optique, les usines de tri mécano biologique (TMB), ne sont plus pertinentes car brident l’essor de la réduction et du tri des déchets à la source.

 

Si l’équilibre financier du SMITED est dépendant de la vente de déchets sous forme de CSR (combustibles solides de récupération), le risque est réel d’un besoin de plus en plus important de déchets ce qui va à l’inverse de la loi TECV.

Actuellement, depuis le regroupement des collectivités, deux politiques très différentes de traitement des déchets perdurent sur le territoire de la Communauté d’Agglomération du Niortais.

  • Plaine de Courance avait adhéré au SMITED avec une collecte sélective qui s’appuie largement sur l’apport volontaire et une filière d’élimination qui repose sur le centre de tri mécano biologique (TMB) de Champdeniers. Cette stratégie n’incite ni au tri, ni au recyclage matière et encore moins organique.

 

  • La Communauté d’Agglomération de Niort avait fait le choix de privilégier une collecte sélective, dont celle des déchets fermentescibles, en porte à porte. Cette démarche va complètement dans le sens de la loi TECV qui prône une augmentation de la quantité de déchets faisant l’objet d’une valorisation sous la forme de matière, notamment organique, en progressant dans le tri à la source. De nombreuses études ont démontré que la collecte sélective en porte à porte permet de collecter de plus grands volumes que l’apport volontaire en déchèteries.

 

La CAN doit s’inscrire dans le cadre de la loi TECV avec priorité donnée à la prévention et à la réduction de la production de déchets en favorisant la généralisation d’une tarification incitative. Nous avons pris du retard ! Il est urgent de travailler à une harmonisation de la politique des déchets en généralisant la collecte en porte à porte sur tout le territoire communautaire et en insistant sur la prévention.

Il nous faut plus d’ambition, de vision et d’audace !

 

Les conseillers communautaires EELV

 

Monique Johnson

06 15 81 05 69

 

Serge Morin

06 71 48 89 24