Bassines : Réponse à la coop de l’eau 79 et la Chambre d’agriculture des Deux-Sèvres
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Suite aux courrier envoyé par la coop de l’eau et la Chambre d’agriculture des Deux-Sèvres aux maires du département, EELV 79 a tenu à répondre point par point en conférence de presse le 15 juillet.

Un document détaillé et argumenté, mettant en évidence les contre-vérités de ce courrier, est envoyé à tous les maires du département, aux associations, aux parlementaires de Poitou-Charentes, au Président de la région, Alain Rousset et à tous les conseillers départementaux 79.

 

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Quelques points :

– Les irrigants laissent volontiers croire au public que les bassines se remplissent l’hiver pour être utilisées ensuite l’été. C’est faux ! Le protocole indique clairement (pages 14-15) qu’environ 7 millions de m3 seront pompées dans la nappe souterraine l’hiver… et environ 5 millions l’été !

–  Si le maïs peut ne représenter qu’un tiers des surfaces, il représente plus de 50 % des volumes en eau et avec des besoins quasi-exclusifs d’été.

– Sans remettre en cause le modèle agricole dominant émetteur d’un tiers des émissions de Gaz à Effets de Serre, on habille le projet de panneaux PV sensés compenser l’effet dévastateur du système agricole chez nous comme à l’étranger. Cela s’appelle du « green washing »…

Une coordination de toutes les régions qui seront touchées par ce type de projet est mise en place dans le but d’en faire un combat national faisant appel au bon sens.

Comment un tel système peut-il passer pour innovant et porteur d’avenir ?…
– On pompe dans les nappes une eau potable, stockée dans des conditions optimales,
– cette eau est ensuite stockée en surface dans de gigantesques bassines, où elle subit l’eutrophisation (pollution par les algues, appauvrissement en oxygène), ce qui oblige à intervenir régulièrement pour nettoyer bassines et crépines ou bien à jeter dans
cette eau des produits chimiques pour la « dépolluer »,
– on arrose en majorité des cultures non adaptées à nos sols avec cette eau, dont une grande partie n’atteint même pas le sol,
– dans le même temps, nous, consommateurs et citoyens, payons fort cher la dépollution de l’eau polluée par les nitrates,
pesticides et autres fongicides du système agricole, pour la rendre potable, sachant que c’est nous qui finançons ces bassines à plus de
70 %,
– et c’est cette même agence de l’eau qui dépenserait l’argent pour construire les bassines pour une minorité d’agriculteurs.

Et on voudrait nous faire croire à un processus vertueux, solidaire, mutualisé, d’intérêt public ?!?…

Le simple bon sens n’imposerait-il pas de faire le contraire : stocker l’eau en profondeur, la protéger des intrants nocifs pour la
santé, sacraliser nos sources et captages pour n’avoir même pas l’obligation de dépolluer l’eau avant de la boire, comme cela se fait à
Munich et dans d’autres villes, et comme Paris l’envisage à terme ?…

Il faut le répéter :

C’est à l’agriculture de s’adapter aux contraintes climatiques, car le contraire est impossible !

Nouvelle République 16 juillet 2019 Courrier de l’Ouest 16 juillet 2019