Crise de l’élevage  : d’abord une crise du système agro-industriel
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Nous comprenons le désarroi des éleveurs, poussés au surendettement par la soif de prix toujours plus bas dun modèle industriel dépassé. Si des mesures d’urgence sont nécessaires, le Ministre de l’Agriculture devrait aussi proposer des solutions de sortie d’une crise qui est profondément structurelle.


Le modèle actuel est maintenu sous perfusion, avec la complicité des responsables politiques au pouvoir depuis de longues années. Des risques inconsidérés sont pris, sur d’hypothétiques parts de marché à l’international, dans un contexte géopolitique très incertain.
C’est le cas, par exemple, de la COOPERL qui ne raisonne plus en coopérative mais en agri-manager. Et l’on est en droit de se poser
aussi en Poitou-Charentes la question de la durabilité et de la fragilité de nos filières (ex : abattoir de St-Eanne en Deux-Sèvres).

Les dévaluations successives du Yuan confirment la grande fragilité de ce système. L’évidence des faits, dans un secteur responsable de dégâts sociaux et environnementaux considérables, doit nous conduire à changer radicalement de cap.

On pourrait par exemple :

réactiver le mécanisme d’intervention et de régulation européen. Les lobbies politiques et industriels libéraux ont vidé de leur substance les organisations qui, depuis les années 70, sont chargées de réguler le marché, notamment en agissant sur les droits de douanes pour protéger le marché intérieur. Il est urgent de leur redonner du pouvoir !

responsabiliser les producteurs sur la question des excédents. Aujourd’hui, nous produisons 107 % de nos besoins à l’échelon européen. Cette situation génère gaspillage, chute des prix et injustices. Travaillons à la mise en œuvre de projets alimentaires territoriaux pour ajuster notre production à nos besoins.

développer une production de qualité. Dans les années à venir, nos régimes alimentaires devront être revus. Pour lutter contre le dérèglement du climat, il nous faudra manger moins de viande. Avec des mécanismes de régulation européens efficaces, nous pouvons développer les productions à forte valeur ajoutée, basées sur des systèmes de production vertueux, s’appuyant par exemple sur les systèmes herbagers et sur un accompagnement technique renforcé à l’échelle régionale. Nous pouvons développer la vente directe des produits, organiser des filières de proximité garantes de qualité et de santé pour les consommateurs, et de revenus décents pour les éleveurs.


En cette année de COP 21, EELV Poitou-Charentes demande au gouvernement d’aider un élevage appuyé sur des emplois stables, avec un contrat social et environnemental exemplaire, notamment dans le cadre d’un secteur coopératif qui revienne aux sources de l’économie solidaire et abandonne les dérives capitalistes. Et ce dans le cadre d’une politique agricole où la FNSEA soutiendrait enfin le plafonnement des aides, pour en finir avec les agrandissements sans fin…

Françoise COUTANT
Vice-Présidente du Conseil Régional
Tête de liste EELV aux Régionales 2015
06.61.91.66.51
Nicolas GAMACHE
Maire de Coutières
Tête de liste en Deux-Sèvres
06.27.50.84.23
Stéphane TRIFILETTI
Porte-parole régional
Tête de liste en Charente-Maritime
06.58.53.66.25
Léonore MONCOND’HUY
Tête de liste en Vienne
06.77.92.28.35