Le bus de demain est déjà très en retard
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Nous souhaitons réagir concernant les articles de presse de la semaine dernière concernant l’essai d’un bus électrique par la CAN. Nous sommes stupéfaits, mais ce n’est guère la première fois, par le manque d’ambition et par l’absence totale de prise en compte des enjeux de pollution atmosphérique et réduction des gaz à effet de serre sur ce dossier.

Pourtant la réglementation est très claire ! Le décret sur les bus à faibles émissions, pris en application de la loi sur la transition énergétique de 2015, a été publié au JO du 12 janvier 2017. Il oblige les agglomérations concernées par un plan de protection de l’atmosphère à renouveler leur flotte avec des « bus propres » à hauteur de 50% en 2020 pour arriver à 100% en 2025. Niort et la CAN sont directement concernées en vertu du PPA en vigueur sur ce territoire depuis 2017…malgré tous les efforts faits par ces instances pour ignorer la présence de ce plan et ce qu’il implique comme mesures pour améliorer la qualité de l’air que nous respirons.

Pour les transports en commun, concrètement ça veut dire quoi ? Que notre flotte de bus devra être composé de véhicules neufs des catégories M2 et M3 à hauteur de 50% d’ici 2020 et 100% d’ici 2025. Les véhicules M2 et M3 sont les véhicules dont la motorisation est électrique, électrique-hybride les véhicules alimentés par une pile à combustible à hydrogène, ceux qui utilisent un carburant gazeux, ou les véhicules dont les moteurs sont conçus pour ne fonctionner qu’avec des carburants très majoritairement d’origine renouvelable.

Or la CAN vient d’investir massivement dans de nouveaux bus à diesel… qui ne figurent pas dans la liste des véhicules autorisés, Euro VI ou pas. C’est ballot.

Conclusions : nous avons pris plus qu’un « bus » de retard et nous serons incapables de respecter les prescriptions de la loi sur la Transition Energétique et la Croissance Verte et son décret d’application. Où d’autres villes ont pris les devants et ont anticipé ces nouvelles obligations par le renouvellement de leur flotte de bus avec des véhicules à faibles émissions, certaines depuis 2015 et la sortie de la LTECV (voir Poitiers, Dunkerque), Niort et la CAN se tâtent, réfléchissent, tergiversent et ne font rien qui améliore la situation.

Et pour finir le retard pris dans l’élaboration du PCAET (Plan Climat Air-Energie Territorial) n’arrange rien. Vous savez, ce document qui a pour finalité la lutte contre le changement climatique, l’amélioration de la qualité de l’air et le développement des énergies renouvelables. Il était attendu début 2017… raté.

C’est donc un bien triste constat que nous faisons concernant la politique de mobilité propre portée par notre collectivité. Avec aucune ambition, aucun budget conséquent, la CAN regarde passer le « bus » de la transition énergétique et écologique.

Les élu.e.s EELV à la CAN

Monique JOHNSON
Serge MORIN