Au mépris de la démocratie
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Bassines : un projet démesuré pour une poignée d’agriculteurs

Monsieur Boudaud, vice-Président de la Coop de l’eau, se félicite de la victoire du territoire et du dialogue. Cela ferait hurler de rire si les conséquences de cet accord n’étaient si dramatiques pour notre territoire et ne présageaient la finalisation d’autres projets du
même acabit en Vienne et Charente-Maritime.

Comment peut-on oser parler de dialogue alors même que la concertation n’était pas équitablement représentative des usagers de l’eau ? Bien peu de personnes avec voix délibérative défendaient les intérêts des habitants du territoire concerné par les bassines.
En éliminant des débats les représentants de « Bassines Non Merci », cette concertation est entachée d’un grave problème démocratique.

Ce projet, nous dit-on, va servir de modèle à l’adaptation de l’irrigation agricole au changement climatique. Comment les agriculteurs vont-ils pouvoir remplir leurs bassines alors que les périodes de sécheresse sont de plus en plus fréquentes ?

Permettez-nous aussi de rester sceptiques sur l’engagement des agriculteurs à respecter les règles édictées par le projet. Les exemples sont nombreux d’arrachages de haies normalement protégées, d’arrosage de champs et de remplissage de bassines en période de sécheresse au mépris des arrêtés préfectoraux. Quels moyens de vérifier le respect des engagements annoncés ? Déjà actuellement, les dérives que nous constatons et dénonçons aux services de l’État en charge de faire respecter les règles ne sont que rarement suivies d’effets.

Même si 3 bassines ne se feront pas sur les 19 prévues, les cours d’eau et les nappes sont généralement surexploités, ce qui se traduit sur le terrain par un accroissement des assecs. Ce sont bien 16 bassines qui vont pomper plus d’eau que la nature ne pourra supporter !

Depuis le chèque en blanc signé par madame La Préfète à la Coop de l’eau il y a un an, du chemin a été parcouru sous la pression du collectif Bassines Non Merci. Pression qui ne s’est jamais relâchée. Malheureusement, nous restons au milieu du gué. Comment peut-on se contenter de la réduction de l’utilisation de phytos sans même évoquer l’objectif à long terme d’une agriculture biologique et l’interdiction totale des pesticides pour l’agriculture conventionnelle ?

Ce document est le verdissement d’un projet qui reste fondamentalement lié à l’agro-industrie. Il ne remet pas en question le modèle productiviste qu’il entretient en même temps qu’il le conforte.
Pour EELV 79, ce projet privé, financé majoritairement par de l’argent public, doit être géré par une entité réunissant tous les acteurs dont les citoyens.

Madame La Préfète avait l’opportunité de mettre en place un véritable projet de territoire qui redéfinisse les enjeux agricoles, alimentaires, environnementaux en donnant aux usagers de l’eau une véritable représentation. Elle ne l’a pas fait, témoignant du manque d’écoute et de dialogue dont fait preuve l’État qu’elle représente.

Contact presse : Serge Morin 06 71 48 89 24
Virginie Léonard et Serge Morin Co-secrétaires du GL EELV 79