Zoodyssée : une dégringolade mercantile
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C’est avec déception et tristesse que nous avons appris la teneur de la « métamorphose » qui doit s’opérer à Zoodyssée sous l’impulsion du Conseil Départemental des Deux-Sèvres. En tant que parc dédié à la faune sauvage européenne, ce site avait toute sa place comme outil de pédagogie, de recherche et d’espace de conservation. A notre avis, il n’en est plus rien.

De nos jours, quelle personne ayant un semblant de connaissances en biologie peut faire venir des animaux « exotiques » dans un environnement, sous un climat, qui n’est pas le leur en prétextant que l’outre-mer c’est aussi l’Europe ? Quel intérêt y a-t-il à créer un Odyssée polaire ou un Odyssée d’outre-mer en Deux-Sèvres, nécessitant de recréer artificiellement ces habitats ? Nous sommes bien loin des projets vertueux de feu Zoodyssée : l’élevage conservateur de la Cistude d’Europe, l’élevage de visons d’Europe en vue de la réintroduction dans leur milieu naturel ou encore l’élevage conservatoire de l’Outarde canepetière, oiseau emblématique de notre territoire.

Ce n’est pas une métamorphose, c’est une dégringolade mercantile. L’objectif, ici, est bien d’attirer un plus grand nombre de visiteurs, donc de recettes, en exposant des animaux exotiques, dont l’habitat et le mode de vie sont à des années lumières de ce qu’ils vont trouver en Deux-Sèvres,

Certes, on peut se réjouir pour les ours bruns Dominique et Kiwi, ce dernier ancien acteur malgré lui, qui vont passer d’un enclos de 550m² à 7000 m², la taille d’un terrain de foot. Mais lorsque l’on sait que les ours ont un espace vital de 70 à 1000 km², on doit sérieusement se poser la question de l’exploitation que nous faisons du vivant et des espèces avec lesquelles nous partageons notre planète.

Il y a quelque chose de dérisoire, voire de désespérant, à consacrer tant d’argent public dans ces projets de pseudo-conservation et de promesses « ludiquo-scientifiques » . La priorité, c’est que les gouvernements s’entendent pour prendre en charge les grandes zones à travers le globe où les habitats et les espèces sauvages sont menacés pour les préserver de la destruction des hommes et du braconnage. Face au déclin sans précédent de la biodiversité, l’urgence est là.

Monique Johnson 06 15 81 05 69, Emmanuel Grolleau   06 72 09 57 87, Porte-paroles EELV 79

Virginie Léonard et Serge Morin Co-secrétaires du GL EELV 79