Le Groupe Local EELV Deux-Sèvres souhaite apporter un éclairage sur le sujet hautement sensible de la préservation des zones de captages d’eau potables. Partout en France la ressource se raréfie et sa qualité se dégrade à un tel point qu’il est nécessaire d’acheminer aux populations de l’eau par camion-citerne dans plus de cent communes. C’est pourquoi nous souhaitons apporter nos réserves et observations à l’Enquête publique interdépartementale préalable à la déclaration d’utilité publique sur la révision des périmètres de protection du captage de Chercoute situé à Mauzé-sur-le-Mignon et parcellaire en vue de l’institution de servitudes sur les terrains compris dans ces périmètres de protection.
Nous ne pouvons que souscrire au souhait d’élargir les périmètres de protection du captage de Chercoute, mais les avancées proposées et les modalités de l’enquête publique ne sont absolument pas à la hauteur des enjeux pour les habitants de la Communauté d’Agglomération de Niort (CAN).
Concernant le manque d’eau : le département importe 3 millions de m3 d’eau potable par an et continue de privilégier les usages d’irrigation intensive, notamment via le soutien marqué aux programmes de construction de bassines surdimensionnées. En laissant traîner le dossier, les élus majoritaires de la CAN ont laissé cette tendance s’aggraver, au mépris de la souveraineté en eau potable du territoire. Notons que, dès 2012, un arrêté préfectoral demandait l’extension des périmètres de protection du captage de Chercoute. C’est parce que cette demande est restée lettre morte que la bassine SEV17 a pu être construite. Alors que Chercoute pourrait fournir beaucoup plus d’eau potable et revêt à ce titre un intérêt stratégique, il continue d’être considéré comme un captage ‘‘de secours’’.
Concernant la qualité de l’eau, les périmètres de protection proposés présentent au moins deux angles morts. Premièrement, le périmètre rapproché devrait être étendu sur 6 kilomètres en amont du lit majeur du Mignon, en référence au constat de l’hydrogéologue agréé. Deuxièmement, d’importants doutes subsistent sur l’efficacité de la mise en place des nouveaux périmètres sans changement des pratiques agricoles, et sur le contrôle des substances présentes dans l’eau captée à Chercoute. La moitié des substances actives utilisées n’étant pas recherchées, comment garantir la bonne qualité
de l’eau ? Seules des conversions en agriculture biologique et l’installation de prairies permanentes plus nombreuses le permettraient.
Enfin, nous considérons que la durée de l’enquête est totalement insuffisante pour permettre au grand public d’être informé et consulté au regard de l’importance des implications qu’elle renferme, nous demandons qu’elle soit prolongée de deux semaines.
Voir notre déposition effectuée auprès du commissaire enquêteur par François Gibert, élu communautaire NiortAgglo.
Pierre Morin et Antoine Soldati
Co-secrétaires du Groupe Local EELV Deux-Sèvres
Guillaume Dumoulin
Porte-parole EELV Deux-Sèvres
06 63 97 36 57