Enquête publique : Projet de parc éolien de Louin
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Nous déplorons qu’une fois de plus en Deux-Sèvres une société privée, fusse-t-elle basée en région à Châtellerault et présentée sous l’entité «  Société Parc Eolien de Louin » conduise un projet d’énergie renouvelable alors que ces projets devraient être conduit par les collectivités locales afin de permettre un plan cohérent de capacité de production et de sites d’implantation qui respecte les besoins locaux d’autonomie en énergie et les habitats humains et naturels. Et ce au travers d’un mix énergétique des différentes énergies renouvelables.

Implanter un site de production ne saurait se faire au détriment du respect de la biodiversité comme du respect du cadre de vie des habitants du secteur concerné par un projet.

Concernant le milieu humain :

Le parc envisagé se situe au cœur d’une zone du Nord Deux-Sèvres est déjà très couverte en parcs éoliens avec des covisibilités très importantes avec des parcs en fonctionnement à Maisontiers en proximité immédiate et d’autres proches de quelques kilomètres seulement à Availles-Thouarsais et St Généroux. Sans compter autorisés autorisés et ceux en projet !

Cela crée dans le paysage un effet de masse difficilement acceptable à l’entrée nord d’un futur Parc Naturel Régional en cours d’élaboration.

Le projet prévoit d’installer des éoliennes avec des mâts de 125 mètres, une hauteur de 200 mètres en bout de pales et un diamètre des pales de 150 mètres.

Par exemple, le parc voisin et plus ancien d’Availles-Thouarsais, en quasi vis-à vis par rapport à la vallée du Thouet fonctionne avec des machines ayant un mât de 80 mètres et un diamètre des pales de 100 mètres.

Il est évident que l’impact visuel du parc projeté dans ce secteur de Louin, au limite du bocage de la Gâtine Poitevine et de la plaine de Thouars, dans un secteur d’habitats dispersés va être extrêmement fort.

Or le dossier est présenté avec les mêmes bases de contraintes normatives que pour les parcs plus anciens malgré des dimensions augmentées de 55% des machines.

Il est remarquable de constater qu’à aucun moment du très volumineux dossier de plusieurs centaines de pages (avec 385 liens internet à ouvrir, chacun ayant de 1 à de nombreuses pages !) une carte claire ne présente les distances des machines aux habitats les plus proches, voire même que des données d’étude acoustique sont présentées en anglais. Le tout rendant difficile l’appropriation du dossier par la population. Ce n’est humainement pas acceptable. p.1/2

Contrairement au porteur de projet nous ne pensons pas que l’effet du projet soit modéré compte-tenu de l’effet cumulatif des parcs voisins : p.14 du dossier non technique on peutlire :

«  Le parc projeté de Louin s’intègre dans un contexte éolien déjà existant et qui tend à se densifier dans les années à venir avec plusieurs parcs en projet. Des effets cumulatifs et cumulés sont identifiés avec : • Le parc en exploitation de Maisontiers-Tessonnière à l’échelle de l’aire d’étude rapprochée principalement, et de manière plus anecdotique, les parcs de Saint-Généroux et Availles-ThouarsaisIrais depuis les plaines situées à l’est du territoire étudié ; • Le parc autorisé d’Airvault-Glénay, principalement depuis le nord-est de l’aire d’étude rapprochée ; • Les parcs en instruction de Maisontiers 2 et Boussais à l’échelle de l’aire d’étude rapprochée principalement, et dans une moindre mesure, les parcs d’Irais et des Terres Lièges depuis les plaines situées à l’est du territoire étudié. Ainsi, cela permet de conclure sur un niveau modéré concernant la thématique des effets cumulés et cumulatifs. »

Cette conclusion ( soulignée en bleu) demande à être vérifiée auprès de la population de Louin qui non seulement est entourée par un réseau de parcs installés proches et très visibles mais en plus se voit projeter la création d’un parc aux dimensions supérieures !

Concernant la biodiversité :

Le parc se situe au centre d’une série de zones humides à impacts forts comme le montre clairement les cartes de l’étude d’impact.

Deux éoliennes E3 et E4 se situent en zones humides sans que le porteur du projet ne propose un évitement et des solutions alternatives.

Il faut ajouter à ces zones humides la proximité immédiate du lac du barrage du Cébron devenu au fil du temps un lieu extrêmement favorable à l’avifaune migratoire.

Ce très intéressant secteur de zones humides très favorables à la biodiversité aux limites d’une zone et bocage et de plaine, proche d’une vallée importante doit être préservé , d’autant que dans l’axe migratoire nord-sud, le parc de Louin s’ajoutera au parc de Maisontiers pour faire barrage au flux migratoire.

Les avis des associations de protection de la nature sont totalement fondés de même que ceux de la MRAE.

Nous notons, sauf erreur de lecture, l’absence d’avis montrant que le Pays de Gâtine-Poitevine, porteur du projet de Parc Naturel Régional a été consulté.

En conclusion :

Bien que Europe-Ecologie Les Verts79 soit un groupement de personnes et d’élu-e-s très favorables au développement des énergies renouvelables, nous considérons que ce projet de parc éolien de Louin ne requiert pas les conditions d’acceptabilité environnementales requises pour sa construction.

Pour Europe Ecologie Les Verts Deux-Sèvres,

Jean COLLON, membre du bureau
34 rue de la Poste
79200 Parthenay
06 79 55 09 74