Organisation pacifiste, EELV Deux-Sèvres dénonce les violences de tous bords qui ont fait écran aux vrais problèmes mis en lumière par la mobilisation de dizaines de milliers de personnes à Melle et à Sainte-Soline ce week-end.
En Deux-Sèvres, le vrai sujet n’est ni la violence de gendarmes surarmés, ni celle de manifestants radicaux opportunistes. Le vrai sujet, c’est la gestion et le partage équitable d’un bien commun, l’eau. C’est parce que la puissance publique se range outrageusement aux côtés de ceux qui la privatisent que la situation empire d’épisode en épisode et tourne à l’émeute. Les décisions unilatérales et contraires à l’intérêt commun sont une violence politique qui mène, à terme, à la violence physique.
Les pro-bassines ont l’argent public pour construire des infrastructures d’accaparement et de mal-adaptation au dérèglement climatique. Ils ont aussi l’argent public pour empêcher toute contestation sur place. Plus grave encore, l’État méprise et réprime par tous les moyens les avis contraires, même s’il émanent d’élu.es parfaitement responsables ou d’autorités publiques. Il passe également outre les procédures judiciaires en cours contre les méga-bassines. L’État a choisi son camp et ne joue plus son rôle d’arbitre. D’ailleurs, il ne dit rien ni n’agit contre les violences physiques des pro-bassines.
A la fois illégales et illégitimes, les méga-bassines sont les seules vraies forces du désordre. La préfecture a maintenu sa méthode d’interdiction, pour exactement le même résultat qu’il y a six mois. Intimider la population ne sert à rien sauf à envenimer les violences et à confirmer la volonté de muselage du peuple et l’asymétrie dans l’écoute, au détriment d’une majorité de citoyen.nes défendant l’avenir des sols et de l’agriculture.
Ministère de l’Agriculture et Ministère de l’Intérieur orchestrent main dans la main une stratégie de la tension maximale. Alors qu’elles devraient œuvrer à la concorde, les préfectures en sont réduites à exécuter les basses œuvres. Peu importe le sang versé côté gendarmes ou côté manifestant.es, il faut construire et maintenir ces méga-bassines que les hydrogéologues estiment déjà obsolètes, ce que prouve l’exemple espagnol.
Le cynisme d’État s’étend jusqu’au refus préfectoral d’installer en amont un hôpital de campagne de la sécurité civile auprès du lieu de manifestation pour prendre en charge des blessé.es graves auxquel.les les autorités elles-mêmes disaient s’attendre. Sans parler du refus, constaté le jour J par des observateurs impartiaux, de laisser les secours atteindre des personnes en urgence absolue. Il y a non assistance à personne en danger, comme il y a non assistance à des territoires déjà frappés par le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité.
La paix de l’eau à laquelle nous aspirons ne sera gagnée qu’avec un retour de l’État à la raison et l’adoption d’un moratoire immédiat sur les projets de méga-bassines.
François GIBERT
Secrétaire EELV Deux-Sèvres
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