à Monsieur le Commissaire Enquêteur
Enquête Publique, projet de parc éolien,
communes de La Chapelle-Saint-Laurent et Neuvy-Bouin
Ce projet de parc est situé dans une zone qui a naguère lutté fortement et efficacement contre l’implantation d’un centre d’enfouissement de déchets radio-actifs à vie moyenne et longue ( plusieurs milliers à centaines de milliers d’années ).
Nous comprenons donc les municipalités concernées qui ont permis l’étude de ce projet éolien qui apporte une énergie durable que nous soutenons car alternative au nucléaire.
La puissance installée correspondant à l’utilisation de 39 000 foyers ( hors chauffage) est non négligeable dans une région rurale, en permettant d’aller vers l’autonomie.
Cependant et compte-tenu de l’importance des activités industrielles dans le territoire de l’Agglo2B dont dépendent les 2 communes concernées par le projet, il serait intéressant que les porteurs de projet donnent au public une évaluation de l’apport énergétique par rapport à des activités professionnelles de plus en plus consommatrices d’électricité pour mieux comprendre l’enjeu.
Il aurait été important aussi que ce projet soit porté par les collectivités locales et SEOLIS ( représentant en Deux-Sèvres le Syndicat Intercommunal d’Electricité ). Cela aurait permis une meilleure publicité sur le projet et une meilleure acceptabilité sociale, avec un retour sur investissement au profit du local permettant entre autre, de mieux travailler sur les économies d’énergie. Parmi ces économies, l’arrêt du chauffage électrique, au bénéfice des particuliers concernés et des comptes des services sociaux sollicités.
Pourquoi une collectivité locale comme l’Agglo2B qui la compétence économique ne s’engage-t-elle pas elle-même dans des projets conduisant à terme à l’autonomie énergétique du territoire ?
Un certains nombre de réserves techniques et financières s’imposent :
Concernant les riverains :
Des confirmations doivent être apportées afin de mieux respecter et protéger les riverains impactés :
Compte-tenu des évolutions techniques qui ne manquent pas d’apparaître entre le début d’étude d’un projet et sa réalisation, on peut comprendre que le type de machine ne soit pas définitivement annoncé mais simplement porté à connaissance en terme de taille et impacts avec les matériels connus au moment de la rédaction du projet.
Il nous paraît indispensable que le porteur du projet s’engage à choisir définitivement les machines en accord avec les riverains et municipalités concernées et au vu des améliorations techniques et études de bruit proposées par les fabricants et constatés par les acteurs indépendants de contrôle.
Concernant le protection des vues : la proposition d’une bourse aux arbres à destination des riverains impactés est dérisoire. A minima, la prise en charge des plantations doit être prévue pour tout riverain qui le demanderait. En effet, en zone de bocage, une haie de qualité peut avoir un effet très bénéfique.
Les flashs nocturnes sont aussi très gênants : y-a-t-il la garantie que soient installés des flashs rouges, moins impactants ?
A ce titre, il conviendrait que la législation française évolue pour imposer comme en Allemagne des transpondeurs équipant tous les aéronefs de sorte que le parc ne soit éclairé qu’au besoin d’une approche. Les collectivités locales devraient l’imposer aux législateurs.
Le bridage des machines doit être clairement anticipé et formellement prévu en cas de gêne des riverains par des niveaux de bruits actuellement difficilement prévisibles en raison de réverbérations sur les reliefs ou de vents très forts.
Enfin, qu’en est-il en cas de perturbations éventuelles des réseaux d’ondes de télécommunication et télévision ?
Concernant la biodiversité ;
L’évitement de destruction de haies prévu en construisant un nouveau chemin pour les éoliennes E1 et E2 nous paraît cohérent.
Les compensations prévues en terme de plantation et renforcement de haies sont nécessaires, mais insuffisantes. 1600 mètres plantés et 100 mètres replantés soit 1700 mètres de haies nouvelles qui ne donneront des effets très positifs sur la biodiversité que dans à minima 2 décennies pour ce qui est de la partie strate arborescente devenue assez haute.
De même pour les 950 mètres de haies « densifiées », et à condition de bons suivis et entretiens.
Mais l’impact des éoliennes , notamment pour l’avifaune dépasse le site pris en compte par l’étude et les compensations.
Par ailleurs, cette zone agricole de bocage a déjà subi et continue de subir pour ses haies de nombreuses atteintes.
Le chemin de randonnée de 20 km environ prévu et les sommes allouées ( 90 000 euros) ne peuvent constituer une compensation en terme de biodiversité ou impact environnemental. On n’a jamais remarqué que des tables de pique-nique ou des panneaux pédagogiques constituaient des éléments de flore et faune retrouvés.
Tout au plus peuvent-ils constituer des éléments d’intérêt à la protection de la nature.
Ces chemins existants déjà, si leur aménagement est intéressant, la protection du bocage, voire sa reconquête sur certains espaces très dégradés dans les 2 communes concernées et les communes limitrophes, nous paraît bien plus importante du point de vue de la conservation et renforcement de la biodiversité ?
Or, nous constatons que pour des parcs déjà installés, faute d’engagements, cet effort n’est jamais fait.
Il serait important qu’un engagement soit pris de replanter ou renforcer les haies, à minima le long des voies communales et départementales, et si possible en limite de parcelles à l’interne de zones zones antérieurement très dégagées.
De même, veiller à renforcer la présence de prairies permanentes et renforcer les réseaux de haies en mauvais état ou détruits au-delà du seul site étudié contribuerait à mieux compenser les impacts attendus en terme de biodiversité et de zones humides.
Il conviendrait que le porteur du projet par ses engagements financiers, les communes concernées, les propriétaires et exploitants par leurs implications veillent à un travail plus global, dans l’intérêt de la biodiversité, de la protection des paysages et de l’attractivité du territoire.
Concernant la livraison de l’électricité produite :
Nous notons que les 3 postes de livraison potentiels sont à des distances raisonnables et quasi équivalentes entre Moncoutant, Bressuire et Parthenay, soit 12, 17 et 19 km.
Il aurait été intéressant que le dossier précise par un courrier de GEREDIS quelle était la meilleure potentialité d’usage retenue de l’électricité produite.
Concernant le démantèlement à la fin de vie du Parc , les voies d’accès, les câbles de livraison:
Un chemin nouveau va être créé pour éviter de détruire les haies d’un chemin existant ; c’est positif.
Par contre, nous considérons que le réseau d’évacuation d’électricité entre les éoliennes et les postes de transfert 1 et 2 doivent passer par le nouveau chemin entre les E1 et E2 et par le chemin actuel et la partie de chemin créée pour les E3 et E4.
Cette formule aurait l’avantage de ne pas impacter les terrains agricoles et les haies traversés, ainsi que le fonctionnement global des zones humides et de permettre une récupération plus aisée et avec moindre impact en cas d’arrêt de fonctionnement du parc des câbles.
Dans le cadre déjà connu de ressources de matières premières de plus en rares, il ne nous paraît pas envisageable comme décrit dans le dossier que les câbles soient abandonnés dans le sol si le parc n’est pas prolongé dans sa durée de vie.
De même, les sommes allouées au démantèlement des socles en béton, l’évacuation des pylônes et pales devraient correspondent à l’évaluation des coûts sur devis régulièrement réactualisés
Pour EELV79, Pierre Morin 06 08 70 22 63 et Jean COLLON 06 79 55 09 74