La belle surprise de ce début d’année est l’observation d’un chacal doré (Canis aureus) en sud Deux-Sèvres. Sa présence enrichit notre biodiversité si précieuse.

Ce petit canidé (7-15kg) suit une expansion naturelle depuis les Balkans. En France, sa présence est confirmée dans le Jura depuis 2013. Malgré le fait qu’il n’y ait pas de suivi précis de cette espèce sur notre territoire, il semble suivre les mêmes axes de dispersion que les loups. Espèce très adaptable à de nombreux milieux, de la même famille que le loup ou nos chiens domestiques, il est plus proche du renard à de nombreux égards, dont il pourrait d’ailleurs être un concurrent potentiel.

Son régime alimentaire et son comportement sont comparables à ceux du renard, il y a donc peu de risques qu’il vienne bouleverser l’équilibre naturel. Bien au contraire. On ne le dira jamais assez : chaque être vivant à sa place, son rôle à jouer dans l’équilibre de nos espaces naturelles. Les grands prédateurs, chacal et loup gris, ont des impacts positifs sur l’équilibre écologique des différents territoires qu’ils investissent. L’exemple de la dynamique loup-coyote au sein du parc de Yellowstone a montré tout l’intérêt d’avoir ces grands carnivores présents dans nos écosystèmes et a réaffirmé que le respect des « chaînes trophiques » est essentiel au bon fonctionnement de la nature.

A l’heure où la biodiversité s’écroule, l’arrivée de ce chacal doré est une chance et une très bonne nouvelle pour notre territoire. Le chacal doré n’est pas considéré comme une espèce exotique envahissante. L’extension naturelle de son aire de distribution pourrait être directement liée au réchauffement climatique ainsi qu’à l’éviction du loup qui est son compétiteur direct et dont il est la proie. On va devoir apprendre à le connaître. Reste la question du statut à donner à cette nouvelle espèce en France. Pour l’instant, le chacal doré ne bénéficie d’aucun statut réglementaire en France, même si c’est une espèce non chassable (non inscrite sur la liste des espèces pouvant être chassées). En revanche le chacal est protégé en Italie, Allemagne et en Suisse. Il figure à l’annexe V de la directive européenne « Habitats Faune Flore sauvages » et fait donc partie du patrimoine naturel européen.

Nous demandons à l’Etat de faire le nécessaire pour très rapidement classer le chacal doré en espèce protégée. Il en va de la restauration et de la préservation de la biodiversité, notre bien commun le plus précieux.

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