Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise
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Niort, le 10 novembre 2021  

Pour EELV Deux-Sèvres les deux manifestations qui se sont déroulées à Mauzé-sur-le-Mignon, samedi 6 novembre, ont permis d’éclaircir plusieurs points cruciaux dans le débat sur les bassines :

1 L’État a confirmé son choix entre les propositions des syndicats agricoles :

– en tentant d’empêcher, à grand renfort de bombes lacrymogènes, les actions de la Confédération Paysanne qui prône le retour à des fermes à taille humaine et réclame une PAC qui rémunère mieux l’emploi et les productions sans pesticides, plutôt que le nombre d’hectares exploités ;

– en soutenant la FNSEA et la Coordination Rurale pour poursuivre ce qui se fait depuis les années 80 avec l’industrialisation de l’agriculture, la chute dramatique de la biodiversité, la dégradation des milieux aquatiques, le nombre de fermes divisé par cinq depuis le début des années 1950.

2 Les irrigants ont montré qu’une fois leurs bassines construites ils ne respectaient pas les limites de pompage imposées. La bassine de Cram-Chaban était non seulement en annulation d’usage suite à un jugement de tribunal administratif mais était de surcroît en cours de remplissage alors que le Mignon était à sec et qu’il n’y a aucune autorisation de remplissage avant le 15 novembre. Ces pratiques sans scrupules ont malheureusement le soutien de dirigeants agricoles, d’élus locaux, de préfets, des ministres de l’intérieur et de l’agriculture et de deux sénateurs des Deux-Sèvres présents sur le site de la bassine en construction.

3 Le passage en force « démocratique » : les tentatives maladroites d’interdiction de manifester pour les uns et d’autorisation pour les autres ne peuvent aboutir qu’à des actes de désobéissance civile dans un État de droit démocratique. À ce titre EELV a toujours soutenu, la nécessité d’une véritable concertation de toutes les parties pour l’élaboration d’un Projet de Territoire et une gestion de l’eau qui respecte les priorités de la Loi sur l’Eau :  eau potable, bon état des milieux et enfin usage économique selon les disponibilités réelles.

Un référendum local bien conduit sur le respect des argumentaires peut être un outil de débat. Cependant la constante mobilisation citoyenne lors des manifestations montre que l’opinion publique est et restera fortement mobilisée sur la question fondamentale de ce débat, celui de la gestion de l’eau comme un bien commun. Lorsque les intérêts privés guident l’action publique, la riposte citoyenne ne tarde guère à se faire entendre.

Guillaume Dumoulin, porte-parole   06 63 97 36 57

Pierre Morin et Antoine Soldati, Co-secrétaires du GL EELV Deux-Sèvres