Un protocole désavoué
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Niort, le 11 janvier 2022  

Bassines : un protocole qui a perdu toute crédibilité

Une à une, les associations environnementales quittent le fumeux protocole de 2018. Après l’APIEEE, Deux-Sèvres Nature Environnement, Nature Environnement 17, SOS Rivières, le Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres et la LPO  c’est aujourd’hui le CCRET du Val du Mignon qui quitte le navire. La quasi-totalité des associations environnementales, réalisant la supercherie, se sont retirées d’un protocole désormais exsangue de ses signataires et soutiens d’origine.

Pourquoi ? La concertation annoncée ne s’est jamais concrétisée sur les sujets fondamentaux de l’accord : les niveaux minimums des nappes phréatiques interdisant le pompage, la transparence sur les volumes et usages de l’irrigation, l’engagement sur la baisse de 50% des produits phytosanitaires et enfin la relation entre des rivières à sec et des bassine pleines.

L’unique priorité de la Coop de l’eau éclate au grand jour : sécuriser l’accès à l’eau aux dépens de la biodiversité et de la qualité de l’eau. Après de nombreuses alertes et mises en garde, le retrait des associations environnementales acte le refus profond d’une gestion de l’eau au seul profit des grands irrigants.

Simulacre de concertation et de transparence

L’Etat et ses services associés doivent reconnaître que le protocole n’est plus qu’un simulacre de concertation et de transparence. Il doit suspendre de toute urgence les constructions et les remplissages et remettre ce dossier sur des rails durables. Il est impensable que les projets soient maintenus en l’absence d’associations environnementales pour évaluer les mesures prises. 

L’Agence de l’eau comme les collectivités locales, dont la Région Nouvelle-Aquitaine qui s’est engagée sur une aide financière de 15 millions d’euros, ne peuvent continuer à soutenir la société anonyme Coop de l’eau, qui sert les seuls intérêts d’une poignée de ses adhérents, en privatisant un bien public : l’eau. 

Combien de temps encore la Coordination de Défense du Marais, le Parc Naturel du Marais Poitevin et la Fédération de pêche du 79 vont-ils accepter de fermer les yeux sur des pratiques contraires à leurs objectifs ?

EELV 79 réclame pour sa part un moratoire immédiat et rappelle les pouvoirs publics à leur rôle d’arbitre de l’intérêt commun, pour une gestion publique de l’eau, qui prenne en compte tous les acteurs du terrain.

Guillaume Dumoulin, porte-parole   06 63 97 36 57

Pierre Morin et Antoine Soldati, Co-secrétaires du GL EELV Deux-Sèvres