L’impasse dramatique du mal-logement : immolation et décès d’une mal logée à St Denis
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La femme qui s’est immolée hier, mercredi 15 février, dans l’enceinte de la mairie de Saint-Denis (93) vient de décéder de ses blessures. Elle vivait seule avec ses six enfants, était hébergée par le 115 et avait peur de se retrouver à la rue à la fin de la trêve hivernale.

Eva Joly réagit :
« Je tiens à exprimer toute ma compassion et ma solidarité à la famille de cette femme désespérée, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui, partout en France, sont non logés et mal logés.
Fallait-il en arriver là pour qu’enfin le gouvernement agisse contre la précarité et le mal logement ?
La situation du mal logement est grave et tout particulièrement dans toutes les communes de l’Est parisien de première couronne, de Saint-Ouen à Montreuil en passant par Saint-Denis et Pantin, avec des files d’attente de milliers de personnes. Ces communes ont pourtant souvent plus de 40 % de logements sociaux, elles accueillent et assument les plus précaires, et se sentent aujourd’hui abandonnées, contraintes de gérer des files d’attente et de trancher entre les situations très urgentes et les cas encore plus dramatiques.

Les prix des loyers ont augmenté de plus de 50 % en 10 ans, le rapport 2012 de la Fondation Abbé Pierre révèle que 10 millions de personnes sont touchées par la crise du logement. Les familles monoparentales, à 80 % une femme élevant seule ses enfants, sont plus particulièrement touchées. Une véritable politique du logement est nécessaire pour réguler et encadrer les loyers ; construire plus de logements et notamment de logements sociaux partout sur le territoire ; rénover les logements et réhabiliter ceux dégradés et insalubres. »