Pesticides : quelle solution pour protéger les populations ?
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Alain Canteau, maire de Fors, a fait le choix d’indemniser un agriculteur dont le champ jouxte l’école afin qu’il ne pulvérise plus de pesticides sur une bande de 30m (10m de plus que les 20m imposés par la loi) attenant à la cour de récréation. Cette décision a été maintes fois reprise dans la presse nationale.

Comment ne pas comprendre l’édile de Fors ? Il est impossible pour un élu de porter la responsabilité d’exposer ses concitoyen.ne.s, à fortiori des enfants, inhaler des substances hautement dangereuses pour la santé. Responsabilité que des actions de groupes environnementales, menées par des associations de parents, pourront interroger en faisant valoir leur droit à réparation pour les problèmes de santé de leurs enfants liés à la qualité de l’air, de l’eau ou de la restauration scolaire.  

Préserver la santé de tous, en commençant par celle des agriculteurs, est primordial. Transformer ces surfaces non traitées en bandes enherbées utiles pour la biodiversité est à prendre en considération. Cependant, il nous semble plus utile et rentable à terme de cultiver ces terres en agriculture bio. Nous avons besoin d’augmenter localement la production maraîchère, arboricole, céréalière en bio pour assurer notre souveraineté alimentaire territoriale. Depuis l’adoption de la Loi Egalim, les collectivités doivent faire évoluer la qualité de la restauration scolaire et collective pour respecter les objectifs affichés de 15% de surface agricole utile en bio et 20% de produits bio en restauration collective en janvier 2022. Bien sûr, pour nous, il s’agit bien de produits bio et locaux, et non de produits bio importés d’Espagne, d’Italie ou ou d’Amérique Latine.

Une chose est sûre, les collectivités n’ont pas à porter la charge financière et les responsabilités sanitaire induites de ce qui relève de la santé publique et de la politique agricole, domaines régaliens. Rappelons aussi que contrairement au principe du pollueur/payeur, qui devrait logiquement prévaloir les agriculteurs en bio doivent payer leur certification alors qu’ils nous permettent de nous nourrir sainement, qu’ils protègent la biodiversité et participent à la résilience de nos territoires.

Contrairement à ce qui se passe actuellement *, la Politique Agricole Commune (PAC), par le biais de son second pilier consacré au développement rural, devrait assurer efficacement la diminution de l’utilisation des pesticides et la transition vers l’agro-écologie en soutenant les agriculteurs en bio et ceux qui sont en conversion.

La volonté des futur.e.s élu.e.s de la région Nouvelle-Aquitaine, par le développement de ces programmes de développement ruraux régionaux (PDRR), sera évidemment déterminante dans la prise en compte de ces nouveaux défis relevant de la protection des populations et de l’environnement. Seule une politique globale de prévention de ces risques à l’échelle régionale pourra éviter des situations telles que celle de l’école de Fors.

* France Inter : 9 février 2021  Les agriculteurs français pas assez accompagnés pour sortir des pesticides selon la Fondation Nicolas Hulot

https://www.franceinter.fr/les-agriculteurs-francais-ne-sont-pas-assez-accompagnes-pour-sortir-des-pesticides-selon-la-fnh

Monique Johnson, Porte-parole du GL EELV Deux-Sèvres   06 15 81 05 69   

Virginie Léonard et Serge Morin, Co-secrétaires du GL EELV Deux-Sèvres